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Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick

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Trousse d’outils: sécurité culturelle

Trousse d'outils de l'AIINB

Les normes de sécurité culturelle décrivent les attentes à l’égard des infirmières* concernant la prestation de soins sûrs, compétents, éthiques et compatissants qui sont adaptés sur le plan culturel et qui contribuent à de meilleurs résultats en matière de santé pour tout le monde. Les infirmières sont tenues d’appliquer les principes des normes de sécurité culturelle dans leur pratique. Toutefois, comme ces concepts sont complexes, les membres ont une compréhension différente de la façon d’intégrer ces principes dans leur pratique. Par conséquent, l’objectif de cette boîte à outils est de clarifier les concepts clés identifiés dans les normes. Cette boîte à outils vise également à aider les infirmières à comprendre et à appliquer les normes de sécurité culturelle dans leur pratique.

Offrir des soins adaptés sur le plan culturel n’est pas seulement une attente de la pratique d’un point de vue éthique et réglementaire. Il s’agit d’un concept infirmier fondamental qui défend la justice, réduit les disparités en matière de santé et favorise le respect, la participation active et la confiance au sein de la relation infirmière-patient·e. La sécurité culturelle est aussi importante, car elle va au-delà de la compréhension individuelle et peut apporter des changements positifs au sein des organisations et des systèmes qui sont nécessaires pour remédier aux inégalités persistantes en matière de santé qui existent en raison de la stigmatisation, du racisme et de la discrimination (ASPC, 2019).

Cette boîte à outils constitue un guide de réflexion pratique. Bien que ce travail de réflexion soit séquentiel et conforme aux normes de sécurité culturelle, le processus de changement des attitudes et des comportements n’est jamais linéaire. Les infirmières peuvent y réfléchir individuellement, avec un collègue ou dans le cadre d’une discussion d’équipe.

*Le terme « infirmière » désigne les infirmières diplômées, les infirmières immatriculées et les infirmières praticiennes. Dans le présent document, le féminin prévaut pour ne pas nuire à la lecture et en reconnaissance de la réalité majoritairement féminine de la profession, mais est employé sans préjudice et désigne aussi les hommes et les membres des communautés LGBTQ2+.

Premier principe : Conscience de soi

Un aspect fondamental des soins infirmiers consiste à établir une relation sûre empreinte de respect et de confiance avec chaque patient·e, peu importe son origine, sa façon de parler ou son parcours. Toutefois, il faut d’abord se connaître soi-même pour pouvoir fournir des soins aux patient·e·s.

Cet exercice de réflexion étape par étape se veut une ressource pour soutenir la mise en œuvre du premier principe des normes de sécurité culturelle dans la pratique infirmière. Ces questions permettront à chaque infirmière d’examiner de plus près :

  • Sa culture, ses valeurs et ses expériences;
  • Ses réactions et ses préjugés cachés;
  • L’incidence de son parcours personnel sur sa façon de prodiguer des soins.

L’objectif de cet exercice est d’amener les infirmières à faire preuve d’honnêteté, de curiosité et d’ouverture afin d’améliorer la pratique infirmière et jeter les bases de la prestation des soins adaptés sur le plan culturel.

  • Réfléchir à son historique personnel

    Infirmières :

    1.1 réfléchir à son positionnement historique, social et politique;
    1.2 réfléchir à sa culture, à ses croyances et à ses valeurs, ainsi qu’à leur incidence sur ses modes de connaissance, de pensée et d’action.

    Questions de réflexion :

    • Quelles sont les valeurs ou les croyances que j’ai apprises de ma famille, de ma communauté ou de ma religion?
    • Comment mes expériences de vie ont-elles été façonnées par des choses comme la race, le genre, la langue ou le revenu?
    • Quels sont les avantages ou les obstacles que j’ai rencontrés dans ma vie qui peuvent être différents de ceux des autres?
    • Quels sont les messages que j’ai reçus en grandissant sur les « bonnes » ou « mauvaises » habitudes en matière de santé?
    • Quelles attitudes ai-je envers les personnes qui vivent, paraissent ou parlent différemment de moi?
  • Reconnaître ses sentiments et ses réactions

    Infirmières :

    1.3 réfléchir de manière critique aux émotions qui surgissent lors de l’examen de sa position ou de ses privilèges.

    Questions de réflexion :

    • Quels sont les sujets qui me mettent mal à l’aise (p. ex. racisme, colonisation, privilèges, traditions culturelles)?
    • À quels moments est-ce que je me sens attaqué·e, frustré·e, maladroit·e ou incertain·e pendant la prestation de soins?
    • Comment est-ce que je réagis lorsqu’un·e patient·e remet en question mes croyances ou mes soins?
    • Quelles sont les situations dans lesquelles je me sens pris·e au dépourvu ou troublé·e?
    • Que fais-je habituellement lorsque je me sens mal à l’aise (p. ex. je me ferme, je change de sujet, je m’irrite)?
  • Reconnaître ses biais

    Infirmières :

    1.4 Cerner et évaluer les préjugés et les stéréotypes personnels qui peuvent faciliter ou entraver la prestation de soins adaptés sur le plan culturel.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je fais des suppositions sur la formation, les valeurs ou les capacités d’un·e patient·e en fonction de son apparence, de son discours ou de son comportement?
    • Ai-je déjà tiré des conclusions hâtives sur la santé, la maladie ou les choix personnels d’un·e patient·e?
    • Est-ce que je remarque des tendances dans les personnes avec lesquelles je me sens plus à l’aise?
    • Quand ai-je traité quelqu’un différemment sans m’en rendre compte?
  • Prendre des mesures

    Infirmières :

    1.5 S’engager à adopter des pratiques réfléchies, intentionnelles et durables;
    1.6 Chercher continuellement des occasions d’améliorer sa capacité à fournir des soins adaptés sur le plan culturel.

    Questions de réflexion :

    • Quelle est la croyance ou la réaction que je souhaite changer dans ma pratique?
    • Que ferai-je différemment la prochaine fois qu’une situation semblable se présentera?
    • Comment puis-je continuer à me renseigner sur la sécurité culturelle (p. ex. livres, balados, formations, conversations)?
    • À qui puis-je m’adresser pour obtenir du soutien, apprendre et rendre des comptes?

Deuxième principe : Conscience relationnelle

La sécurité culturelle n’est pas une décision prise par les infirmières seules; elle est définie par les patient·e·s. Cependant, les infirmières jouent un rôle clé dans la création des conditions dans lesquelles des soins adaptés sur le plan culturel peuvent être prodigués.

La conscience relationnelle consiste à être attentif à la manière dont les actions, les croyances et les environnements affectent les personnes qui reçoivent des soins, ainsi qu’aux différences de pouvoir, à la culture du milieu de travail et aux nombreux éléments qui façonnent l’expérience d’une personne, comme la race, le genre, la classe, la capacité ou la langue.

Cet exercice de réflexion étape par étape se veut une ressource pour soutenir la mise en œuvre du deuxième principe des normes de sécurité culturelle dans la pratique infirmière. Ces questions permettront à chaque infirmière de :

  • réfléchir aux relations qu’elle ou il établit avec ses clients et ses collègues;
  • noter comment le cadre et le comportement peuvent favoriser ou entraver la sécurité;
  • faire preuve d’humilité et de respect dans chaque interaction.

    Prendre le temps de réfléchir permet de créer un espace où les gens se sentent en sécurité, entendus et appréciés, non seulement en tant que patient·e·s, mais aussi en tant que personnes.
  • Réfléchir aux dynamiques de pouvoir

    Infirmières :

    2.1 Réfléchir aux dynamiques de pouvoir dans la relation infirmière-patient·e.

    Questions de réflexion :

    • Dans mes relations avec les patient·e·s, qui détient le plus de pouvoir? Pourquoi?
    • Comment mon rôle ou mon titre peut-il influer sur le sentiment d’aisance des patient·e·s?
    • Est-ce que j’écoute plus que je parle? Est-ce que je donne l’occasion aux patient·e·s de prendre les devants?
  • Tenir compte de la culture et des relations en milieu de travail

    Infirmières :

    2.2 Réfléchir à la culture du milieu de pratique et à son incidence sur les soins prodigués aux patient·e·s;
    2.3 Demander de la rétroaction sur son comportement à des collègues et à des patient·e·s de confiance;
    2.4 Entretenir des relations respectueuses, inclusives et non discriminatoires avec ses collègues afin de contribuer à la création d’environnements de soins sûrs.

    Questions de réflexion :

    • Quels comportements sont normalisés dans mon milieu de travail? Qui servent-ils et qui desservent-ils?
    • Tous les membres de l’équipe se sentent-ils respectés, inclus et à l’aise de s’exprimer?
    • Comment la culture de mon milieu de travail influe-t-elle sur le type de soins que reçoivent les patient·e·s?
    • Est-ce que je demande de la rétroaction sur la façon dont j’interagis avec les autres et est-ce que je reçois cette rétroaction avec ouverture?
    • Qu’est-ce que je fais lorsque je suis témoin d’un manque de respect, d’exclusion, de racisme ou de discrimination en milieu de travail?
  • Dépasser la prise de conscience

    Infirmières :

    2.5 Réfléchir à la sensibilisation culturelle et à la sensibilité culturelle comme précurseurs de la sécurité culturelle;
    2.6 Accepter que les attitudes, les croyances et les pratiques des prestataires de soins de santé puissent faciliter ou entraver la prestation de soins adaptés sur le plan culturel.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je comprends la différence entre la sensibilisation culturelle, la sensibilité culturelle et la sécurité culturelle?
    • Suis-je capable d’admettre que mes actions peuvent amener quelqu’un à ne pas se sentir en sécurité, même si ce n’est pas mon intention?
    • Est-ce que je cherche seulement à faire preuve de gentillesse ou est-ce que je cherche vraiment à écouter l’expérience de soins de mes patient·e·s?
    • Comment mes habitudes ou mon ton peuvent-ils favoriser la confiance de quelqu’un ou y nuire?
  • Respecter les différences et pratiquer l’humilité culturelle

    Infirmières :

    2.7 Reconnaître les croyances et les pratiques qui diffèrent des siennes sans discrimination, indépendamment de l’âge, de l’orientation sexuelle, de l’identité de genre, de la profession, du statut socioéconomique, de l’origine ethnique, de l’expérience migratoire, des croyances religieuses ou spirituelles ou d’un handicap;
    2.8 Faire preuve d’humilité culturelle.

    Questions de réflexion :

    • Comment est-ce que je réagis lorsque les croyances ou les valeurs d’un·e patient·e sont très différentes des miennes?
    • Est-ce que je juge certains comportements ou certaines traditions sans m’en rendre compte?
    • Est-ce que j’essaie de comprendre le point de vue des gens avant de leur donner des conseils?
    • Comment faire preuve de curiosité et d’ouverture au lieu de supposer que je sais déjà?

Troisième principe : Relations dirigées par les clients

La sécurité culturelle consiste à placer véritablement les patient·e·s au centre des soins et à être à l’écoute de leurs besoins, de leurs attentes et de leurs expériences. Dans une relation infirmière-patient·e culturellement sûre, c’est la patient·e ou le patient – et non l’infirmière – qui détermine si les soins sont respectueux, positifs et sûrs.

Dans le cadre des relations dirigées par les patient·e·s, les infirmières doivent :

  • se fier à l’expérience vécue des patient·e·s;
  • inclure les personnes et les pratiques qui sont importantes pour les patient·e·s;
  • créer des plans de soins en collaboration avec les patient·e·s;
  • reconnaître la discrimination et intervenir lorsqu’ils en sont témoins.

Cet exercice de réflexion étape par étape se veut une ressource pour soutenir la mise en œuvre du troisième principe des normes de sécurité culturelle dans la pratique infirmière. Ces questions visent à aider les infirmières à réfléchir à leurs relations avec les patient·e·s et à la façon dont la communication, les actions et les décisions peuvent soutenir la sécurité culturelle. Lorsque les patient·e·s se sentent vus, entendus et outillés, ils sont plus susceptibles de s’engager dans les soins et d’obtenir de meilleurs résultats en matière de santé.

  • Laisser les patient·e·s définir la sécurité

    Infirmières :

    3.1 Comprendre que c’est la personne bénéficiaire des soins (patient·e, famille ou communauté) qui détermine si les soins de santé sont adaptés sur le plan culturel.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je demande aux patient·e·s s’ils se sentent à l’aise ou respectés pendant les soins?
    • Ai-je déjà supposé que quelque chose allait bien sans vérifier ce que ressentait la patient·e ou le patient?
    • Qu’est-ce que je fais lorsqu’un·e patient·e se replie, ne dit rien ou a des doutes?
  • Inviter les familles et les appuis communautaires

    Infirmières :

    3.2 Offrir le choix de faire participer des proches, des personnes de confiance et d’autres appuis et fournisseurs communautaires (p. ex. Aîné·e·s, défenseur·e·s des droits des patient·e·s, infirmières en santé communautaire) pour faciliter la prestation de soins adaptés sur le plan culturel.
    3.3 Cocréer et intégrer des plans de soins qui tiennent compte des droits culturels, des valeurs, des croyances spirituelles, des coutumes et des pratiques, sans jugement ni parti pris.

    Les patient·e·s peuvent se sentir plus en sécurité et mieux soutenus lorsqu’ils ne sont pas seuls, en particulier si l’accompagnement et le soutien culturels ou spirituels sont importants pour eux.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je pars du principe que les patient·e·s veulent être seuls ou prendre des décisions par eux-mêmes?
    • Est-ce que je demande aux patient·e·s s’ils souhaitent que certaines personnes participent à leur plan de soins?
    • Ai-je déjà rejeté une demande d’intervention d’un·e Aîné·e, d’un·e défenseur·e des droits ou d’un autre soutien communautaire?
    • Est-ce que je pose des questions sur les besoins spirituels, culturels ou personnels lors de la planification des soins?
    • Suis-je ouvert·e à l’idée d’adapter les routines ou les traitements en fonction des valeurs des patient·e·s?
  • Défendre la dignité et rejeter le jugement

    Infirmières :

    3.4 Respecter le droit des patient·e·s au respect et à la dignité et s’abstenir de juger, de stéréotyper, de stigmatiser ou d’humilier (de manière intentionnelle ou non) les patient·e·s;
    3.5 S’engager dans une communication claire, respectueuse et inclusive qui favorise la confiance mutuelle et valide l’expérience vécue par les patient·e·s.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je parle et j’agis d’une manière qui démontre du respect? Même lorsque je suis occupé·e ou sous pression?
    • Ai-je déjà utilisé des étiquettes comme « patiente ou patient ne suivant pas son traitement » ou « grande utilisatrice ou grand utilisateur de services »?
    • Est-ce que je valide les histoires des patient·e·s ou est-ce que j’ai tendance à les minimiser et les remettre en question?
  • Soutenir la prise de décision éclairée

    Infirmières :

    3.6 Respecter et soutenir le droit des patient·e·s à la prise de décision éclairée et au consentement éclairé.

    Les patient·e·s ont le droit de savoir, de comprendre et de choisir ce qu’il advient de leur corps et de leur santé, même si leurs choix sont différents des vôtres.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je m’assure que les patient·e·s comprennent leurs options en m’exprimant dans un langage clair?
    • Est-ce que je leur donne le temps de prendre une décision?
    • Est-ce que je reste respectueux·se s’ils refusent un traitement ou s’ils choisissent une autre voie?



  • S’élever contre la discrimination

    Infirmières :

    3.7 Prendre les mesures qui s’imposent lorsque d’autres personnes agissent de manière discriminatoire, notamment en suivant la Directive professionnelle – L’obligation de signaler de l’AIINB et en signalant les incidents de racisme et de discrimination à votre employeur et à votre organisme de réglementation.

    Questions de réflexion :

    • Ai-je déjà été témoin d’un acte ou d’une parole discriminatoire de la part d’un·e collègue?
    • Qu’est-ce qui m’a empêché de m’exprimer et qu’est-ce qui m’aiderait à agir la prochaine fois?
    • Est-ce que je sais comment signaler un incident raciste ou discriminatoire dans mon milieu de travail ou à l’AIINB?

Quatrième principe : Soins sensibles aux traumatismes et à la violence

De nombreuses personnes qui entrent dans le système de santé ont subi des traumatismes; ces traumatismes peuvent découler de la violence, du racisme, de la discrimination, de la perte d’un être cher ou de préjudices systémiques, comme la colonisation ou la pauvreté. Ces expériences peuvent avoir une incidence sur ce qu’elles ressentent, sur leurs attentes et sur la manière dont elles réagissent aux soins.

Les soins tenant compte des traumatismes et de la violence consistent à reconnaître les blessures cachées que les personnes peuvent porter et à veiller à ne pas leur faire plus de tort. Il s’agit également de considérer les patient·e·s comme des personnes à part entière, avec leurs forces, leur sagesse et leur résilience.

Cet exercice de réflexion étape par étape se veut une ressource pour soutenir la mise en œuvre du quatrième principe des normes de sécurité culturelle dans la pratique infirmière. Ces questions aideront les infirmières à réfléchir à comment :

  • éviter la retraumatisation;
  • promouvoir la sécurité émotionnelle et culturelle;
  • bâtir la confiance grâce à l’empathie et à la transparence.
  • Reconnaître les répercussions cachées des traumatismes

    Infirmières :

    4.1 Reconnaître les effets étendus et souvent cachés des traumatismes et de la violence sur les personnes, les familles et les communautés.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je considère seulement les abus physiques ou visibles comme des traumatismes?
    • Est-ce que je réfléchis à la façon dont le racisme, la colonisation, la pauvreté ont pu causer des traumatismes?
    • Comment est-ce que je réagis lorsqu’une personne évite des soins, est sur ses gardes ou ne semble pas me faire confiance?
  • Prioriser la sécurité émotionnelle

    Infirmières :

    4.2 Dans le cadre de la prestation de soins tenant compte des traumatismes, donner la priorité à la sécurité émotionnelle en faisant attention au ton, au langage corporel, à l’environnement physique et social et aux préférences des patient·e·s. Éviter la retraumatisation en utilisant un langage et des pratiques sans jugement qui favorisent l’autonomie et le contrôle des patient·e·s (comme le consentement avant le toucher);

    Questions de réflexion :

    • Comment ma voix ou mon langage corporel font-ils sentir les gens?
    • Est-ce que je laisse suffisamment d’espace et de temps aux patient·e·s ou est-ce que je les presse?
    • Quels éléments de mon environnement peuvent être dangereux ou accablants pour quelqu’un?
    • Est-ce que j’explique ce que je fais avant de toucher quelqu’un?
    • Est-ce que je donne des choix aux patient·e·s, même pour de petites choses?
    • Est-ce que j’évite les termes qui semblent accusateurs, précipités ou méprisants?
  • Bâtir la confiance et miser sur les forces

    Infirmières :

    4.3 Promouvoir la confiance par la transparence, la cohérence et la collaboration dans la planification des soins et la prise de décision;
    4.4 Appliquer une approche fondée sur les forces qui reconnaît et valide les capacités des patient·e·s, leur identité culturelle et leurs appuis communautaires.

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que j’explique le « pourquoi » de ce que je fais?
    • Est-ce que je donne suite à ce que je dis que je vais faire?
    • Est-ce que je fais participer les patient·e·s à la prise de décision ou est-ce que je me contente de leur dire ce qui se passe?
    • Est-ce que je remarque ce que les patient·e·s font correctement?
    • Est-ce que je pose des questions sur les ressources culturelles et communautaires qu’ils utilisent déjà pour faire face à la situation?
    • Est-ce que j’élabore des plans de soins en fonction de ce qui donne au client un sens, une identité et un lien?

Cinquième principe : Expériences de soins de santé sécuritaire

Les infirmières se soucient énormément de leurs clients, mais la sollicitude ne suffit pas lorsque les systèmes continuent de causer des dommages. De nombreuses personnes sont confrontées au racisme, à la discrimination ou à d’autres obstacles dans les soins de santé en raison de politiques, d’expressions et de structures qui les excluent ou leur portent préjudice.

Ce principe rappelle aux infirmières qu’elles ne sont pas seulement des prestataires de soins individuels; elles sont aussi des leaders, des défenseurs et des membres d’équipe qui peuvent contribuer à changer la culture des soins de santé.

Cet exercice de réflexion étape par étape se veut une ressource pour soutenir la mise en œuvre du cinquième principe des normes de sécurité culturelle dans la pratique infirmière. Ces questions visent à aider les infirmières à réfléchir à ce qui suit :

  • Comment reconnaître les obstacles systémiques et y réagir;
  • Comment les actions (et le silence) affectent les autres;
  • Comment s’exprimer, soutenir le changement et promouvoir l’équité en milieu de travail.
  • Comprendre la vue d’ensemble

    Infirmières :

    5.1 Comprendre comment les inégalités structurelles, plutôt que les caractéristiques individuelles, influent sur l’accès aux soins, y compris les conditions socioéconomiques, politiques et historiques;
    5.3 Reconnaître que l’oppression structurelle et le racisme structurel sont réels et peuvent interférer avec les soins;

    Questions de réflexion :

    • Est-ce que je reconnais que le revenu, la race, la langue, le statut d’immigration et d’autres facteurs influent sur l’accès aux soins?
    • Est-ce que je comprends que le racisme et l’oppression structurelle existent dans les soins de santé et dans d’autres secteurs?
  • Lutter contre les propos et les attitudes préjudiciables

    Infirmières :

    5.2 Aider les collègues (p. ex. infirmières, professionnelles et professionnels paramédicaux, médecins) à repérer et à éliminer les termes et les comportements qui ont une incidence négative sur les expériences de soins sécuritaires des patient·e·s;
    5.3 Créer des environnements de travail positifs et culturellement sûrs en adoptant des pratiques antiracistes et anti-oppressives et en défendant les droits et la sécurité des patient·e·s et des collègues;
    5.4 Contribuer à la constitution d’équipes de soins de santé inclusives et équitables en promouvant le respect, la sécurité psychologique et la collaboration.

    Questions de réflexion :

    • Ai-je entendu des blagues, des étiquettes ou des commentaires qui pourraient amener quelqu’un à ne pas se sentir en sécurité, entendu ou apprécié?
    • Quels gestes ou comportements quotidiens peuvent être normaux pour certaines personnes, mais préjudiciables ou opprimants pour d’autres?
    • Comment est-ce que je donne l’exemple de l’équité, du respect et de l’inclusion dans mon milieu de travail?
    • Est-ce que je fais entendre les voix sous-représentées lors des réunions d’équipe ou de la prise de décisions?
  • Lutter contre les systèmes préjudiciables et préconiser le changement

    Infirmières :

    5.5 Promouvoir l’élimination des obstacles qui ont une incidence sur la sécurité culturelle des soins;
    5.6 Déterminer les politiques et les pratiques qui ont une incidence négative sur les environnements culturellement sûrs, et préconiser la modification ou l’élimination de celles-ci;
    5.7 promouvoir l’élargissement et l’adoption de politiques, de pratiques et de procédures antiracistes et culturellement sûres, ainsi que le perfectionnement professionnel obligatoire des employeurs;

    Questions de réflexion :

    • Existe-t-il des politiques, des formulaires d’admission ou des procédures opérationnelles normalisées qui font des suppositions sur la langue, la race, le genre ou la structure familiale?
    • Quelles personnes ont été prises en compte lors de l’élaboration de ces règles et lesquelles ont été exclues?
    • Est-ce que je me suis déjà senti frustré·e par une politique sans la remettre en question parce que « c’est comme ça »?
    • Est-ce que je connais la marche à suivre pour faire part de mes préoccupations concernant les systèmes ou suggérer des changements dans mon milieu de travail?
    • Est-ce que j’utilise ma position pour demander des pratiques plus équitables et plus adaptées sur le plan culturel?

Ressources

Idées et outils de réflexion

Journal de réflexion

Utilité

Permet d’accroître la prise de conscience au fil du temps

Comment l’utiliser

Chaque semaine, écrivez : Qu’est-ce que j’ai appris? Qu’est-ce que j’ai trouvé difficile?

Utilisez les exemples de questions de réflexion dans le présent document pour guider votre travail.

Séances de prise de conscience de ses préjugés

Utilité

Permet une réflexion rapide et à l’avant-plan des soins

Comment l’utiliser

Avant et après la prestation de soins, demandez : Qu’est-ce que je suppose? Pourquoi?

Séance de clavardage de réflexion entre pairs

Utilité

Permet d’obtenir des connaissances des autres

Comment l’utiliser

Avec un collègue de confiance, discutez des moments où les préjugés ou la culture ont joué un rôle dans les soins.

Médias portant sur la sécurité culturelle

Utilité

Apprendre de diverses sources

Comment l’utiliser

Chaque mois, choisissez des balados, des livres ou des vidéos et réfléchissez à ce qui vous a marqué.

Discussions d’équipe

Utilité

Des discussions d’équipe régulières permettent de créer une culture où la réflexion, la rétroaction et l’apprentissage font partie de la pratique quotidienne.

Comment l’utiliser

Parlez de cas réels de patient·e·s ou de dynamiques en milieu de travail pour aider le personnel à détecter les préjugés cachés, les propos dangereux ou les pratiques inégalitaires.